L’absentéisme au travail est un enjeu majeur. Il exerce d’énormes pressions sur les employés, les équipes de travail, ainsi que sur l’organisation dans son ensemble.
Dans cet article, nous tenterons d’abord de comprendre les causes profondes de l’absentéisme et ses conséquences. Finalement, nous explorerons les pistes de solution permettant de lutter contre ce fléau, de manière à retrouver progressivement un environnement professionnel plus équilibré et plus productif.
Commençons par le début : Il existe deux sortes d’absentéisme.
Il y a d’abord l’absentéisme planifié. Au Québec, les travailleurs bénéficient de plusieurs types de congés, tous prévus par la loi. Il y a le congé de paternité ou d’adoption, le congé parental, celui pour obligations familiales, pour obligations civiques, pour formation, pour raison de violence conjugale, pour faire un don de sang ou d’organes, le congé pour des événements religieux et enfin, pour les vacances annuelles.
Puis, il y a l’absentéisme non planifié. Ce sont les absences soudaines, non-prévues des employés. C’est à cette dernière catégorie que nous nous intéressons plus particulièrement.
Et maintenant, les causes. Quelles sont-elles ? Une fois de plus, nous pouvons dire qu’elles se divisent en deux catégories : ce sont soit des causes personnelles, soit des causes professionnelles.
Les causes personnelles sont diverses. Mais elles sont surtout liées à la santé : une maladie, une blessure ou une condition médicale quelconque entraînant des visites chez un spécialiste, en clinique ou à l’hôpital.
Mais ce qui nous intéresse davantage aujourd’hui, ce sont les causes d’absentéisme liées aux conditions et/ou à l’organisation du travail.
Pourquoi ? Pour deux raisons !
Premièrement parce que l’absentéisme non prévu perturbe directement le fonctionnement de l’entreprise. Il constitue une source de désorganisation dans le milieu. Et, comme le personnel et les équipes de travail en souffrent, les clients en sont trop fréquemment affectés.
Deuxièmement parce qu’il s’agit d’une situation sur laquelle les entreprises ont du pouvoir. En ce qui concerne les causes personnelles d’absentéisme, l’entreprise reste impuissante à agir sur la situation. Un rhume, un enfant malade, des difficultés de couple … sont des situations incontrôlables. En revanche, en ce qui a trait aux causes professionnelles, il est possible de faire une différence. Les organisations peuvent agir sur la situation.
Commençons par analyser ces causes professionnelles et leurs conséquences. Ensuite, nous pourrons envisager les solutions possibles.
L’ambiance de travail peut se définir comme l’état psychologique et émotionnel ressenti par les employés au quotidien. Ce que ressent l’employé est d’abord influencé par des facteurs comme la disposition physique des lieux, l’éclairage, le niveau de bruit, etc.
Mais il faut savoir que ce que vit l’employé dépend surtout de l’environnement global et de la culture qui règne au sein de l’entreprise. Les valeurs, les attitudes, les croyances, les comportements et les interactions entre les employés et la direction sont des facteurs clés de l’état d’aise avec laquelle les employés évoluent dans leur environnement de travail.
Le travailleur qui perçoit que son employeur se concentre uniquement sur ses propres intérêts, au détriment du bien-être de l'ensemble de ses employés, ne sent pas qu’il est important pour l’organisation. Il a l’impression qu’il n’est finalement qu’un pion facilement remplaçable. Cela crée un désengagement et une perte de confiance.
Un exemple ? La sécurité au travail ! Savoir que l’absence de mesures adéquates de sécurité augmente le risque d’accident ou de problèmes de santé n’encourage pas du tout la fidélité et la présence au travail.
En ce sens, les actions de l’entreprise ne concordent pas avec les valeurs qu’elle dit défendre.
Le leader se définit surtout par sa capacité à inspirer et à guider les autres vers la réalisation d’un objectif. Ceux qui suivent les instructions d’un vrai leader ne le font pas à cause de son titre ou de sa position dans l’organigramme, mais bien plutôt à cause de la confiance qu’il inspire à son équipe par sa compétence, son intégrité et sa vision.
Par conséquent, un leadership déficient peut avoir un impact dévastateur sur l'ambiance de travail et la motivation des employés.
L'utilisation de l'intimidation et de la menace engendre un climat de peur chez les employés. Un leadership fondé sur la domination et la contrainte ne favorise ni la confiance, ni la collaboration. Il entraîne au contraire, des niveaux élevés de stress.
Les dirigeants qui ne prennent pas les mesures nécessaires pour définitivement résoudre les problèmes qui surgissent … ou encore qui font du déni à leur sujet … font que les employés se sentent délaissés. Le manque de soutien face aux défis qui surviennent laisse également une blessure profonde chez l’employé.
Le favoritisme crée un sentiment d’injustice.
La surcharge de travail et les attentes irréalistes démontrent à quel point le leadership est défaillant. Tôt ou tard, l’employé qui se sent submergé par son travail prendra les moyens de récupérer.
Le manque de reconnaissance est un des facteurs les plus importants d’un bon leadership. Tous les sondages organisationnels le mentionnent : « Les directions ont la gâchette rapide lorsque quelqu’un fait une erreur, mais lors d’un bon coup, c’est le silence radio total. » Les employés qui ne sont pas reconnus, ni récompensés pour leurs efforts se désengagent beaucoup plus facilement.
La communication et la motivation sont intimement liées. Sur une ligne de montage automobile, le robot qui s’occupe du parechoc arrière ne perd rien à ne pas savoir ce qui se passe au niveau du moteur. Il ne sera ni plus ni moins motivé par cette communication.
Pourtant, dans une entreprise, la communication est souvent l’élément qui fait toute la différence entre un groupe d’employés et une équipe de travail.
L’absence de connexion avec la mission et les valeurs de l’entreprise contribuent à l’absentéisme. Ne jamais parler aux employés d’un plan de carrière avec des opportunités d’avancement, ne contribue pas non plus à les faire sentir importants.
Le fait de ne pas partager d’informations importantes avec les employés crée un manque de transparence et de confiance. Cette frustration se transforme très souvent rumeurs et en spéculations de toutes sortes.
L’employé se dit aussi qu’il ne lui sert à rien de communiquer ses préoccupations et ses idées d’innovation. Il n’est pas important : on ne l’écoutera pas. Une fois de plus, il ne voit pas de raison d’être toujours présent.
Derrière chaque employé, il y a un être humain. Or, nous savons tous que le secteur professionnel n’est pas sa seule préoccupation. Il doit aussi prendre soin de tous les autres aspects de sa vie personnelle.
De son côté, l’entreprise a également des objectifs à atteindre. Elle doit donc pouvoir compter sur la fidélité et la présence de ses employés pour bien accomplir sa mission.
Voilà pourquoi l’organisation des horaires et la nature des tâches assignées doivent être méticuleusement gérés. Il est primordial qu’elle soit de nature à aider au mieux le travailleur à concilier ses obligations professionnelles et ses responsabilités personnelles.
Les horaires qui arrivent à la dernière minute, le nombre d’employés en trop ou en moins dans un département quelconque, sont des causes de stress. Les horaires irréguliers et variables, les quarts de travail en rotation, les horaires prolongés obligatoires entraînent de la pression, de l’insatisfaction et de l’épuisement.
Lutter contre l’absentéisme au travail nécessite une approche globale et proactive de la part de l’entreprise. Voici quelques solutions possibles pour progressivement améliorer la situation.
Demandez-vous ce qui peut être fait pour provoquer le sourire de vos employés. Quelles sont les petites attentions faciles à accorder ? Donnez-leur le goût d’être présents au travail. Efforcez-vous de connaître d’avantage la personne qui se tient derrière l’employé. Elle est créative ? Demandez-lui son opinion sur une situation problématique. Et de grâce, ne ratez pas l’occasion de féliciter l’employé qui fait un bon coup.
Investissez dans la formation et le développement professionnel de vos gestionnaires. Fournissez-leur des outils afin qu’ils apprennent à inspirer et motiver leurs équipes de travail. Offrez-leur du mentorat. Aidez-les à être plus compétent dans leur rôle de leader Ils doivent être capables d’écoute et d’empathie. Ils doivent être habiles à régler les situations de conflit, à gérer les personnes difficiles et à susciter l’enthousiasme des troupes.
Faites en sorte que vos employés se sentent impliqués dans la mission de votre entreprise. Partagez vos objectifs et impliquez-les dans la réalisation de ceux-ci. Vous devez tout faire pour qu’ils se sentent importants et nécessaires. Souvenez-vous qu’il est toujours plus facile pour un briqueteur de rester tranquille à la maison s’il croit qu’il ne monte qu’un mur. C’est beaucoup plus difficile s’il comprend qu’il travaille à construire une cathédrale.
Mettre en place des politiques de congés et d'absences claires et équitables, proposer des horaires de travail flexibles, du télétravail et/ou des congés payés aide très certainement les employés à gérer leurs responsabilités personnelles. Mais il est tout aussi important d’outiller votre gestionnaire à mieux comprendre et gérer les causes sous-jacentes de l’absentéisme. Un bon système de gestion du temps et des présences permet de suivre et d’analyser les motifs d’absences ainsi qu’à identifier les tendances, les problèmes récurrents et les domaines où des améliorations sont nécessaires.
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